Abdel, témoignage d'une vie au Japon
Salut Abdel, je souhaitais tout d’abord te remercier d’avoir pris un peu de temps pour répondre à ces quelques questions qui feront sans aucun doute plaisir à tous nos lecteurs. On va la commencer avec un classique, mais peux-tu te présenter ?
Salut à tous ! Je suis Abdel, un Namurois qui a passé aussi pas mal d’années à Charleroi, j’ai 30 ans et je suis un passionné d’arts martiaux et donc du Japon.
Alors dis nous depuis combien de temps tu vis à Tokyo et qu’est ce que tu y fais ?
Cela fait bientôt 4 ans que je vis à Tokyo, j’y travaille comme ingénieur dans l’industrie de l’automobile. Je suis également Assistant instructeur de Taekwondo de la Quiet Flame Taekwondo club.
Et récemment, dû à l’impact du Covid sur mon emploi du temps, je me suis lancé sur Instagram avec le compte « Japan Z » (@Japan_z_abdel) pour aider les passionnés qui souhaiteraient voyager, étudier ou travailler au Japon en leur offrant du consulting totalement gratuit !
Le Japon est une destination plutôt exotique pour la plupart des européens, d’où t’es venue cette passion pour le Japon ?
Lors de mon premier voyage là- bas, il y a 7 ans... Je me suis retrouvé à faire un stage de Taekwondo à la Daito Bunka university et je me suis pris une baffe à tous les niveaux ! Charmé par ce pays, sa culture et son paysage, je me suis promis de revenir plus tard pour y vivre quelques années.
Tu es donc installé à Tokyo, c’est un point de chute classique mais une valeur sûre pour les expatriés étrangers. C’était une évidence pour toi ou avais-tu pensé à d’autres villes comme Osaka, Fukuoka voir même la vie paisible des campagnes japonaises ?
J’ai visité pas mal d’autres villes comme Osaka, Kyoto, Fukuoka etc… Mais Tokyo c’est Tokyo, c’est le poumon économique du Japon et donc là où est le travail ! Et puis, Tokyo est fantastique aussi bien de jour comme de nuit, la ville ne dort jamais...
« Japon tah les oufs », c’est quoi exactement ?
C’est comme dit précédemment, une plateforme sociale, où je peux entrer en contact direct avec une communauté et leur fournir des conseils pour la réussite de leurs projets...
J’ai vu que pas mal de personnes se lançaient dans des vlogs, blogs etc... mais le souci est que l’information est devenue si dense qu’il est difficile pour la communauté de s’y retrouver. Dans mon cas, il suffit de venir dimanche à 15h dans mon live, poser vos questions et vous repartez avec des réponses claires, nettes et précises.
Le Japon rencontre de plus en plus de succès parmi les francophones et un grand nombre d’entre eux se sont lancés dans des vlogs, blogs, chaînes Youtube, quels sont ceux que tu nous recommandes ? Comment avez-vous été amenés à vous rencontrer ?
J’aime beaucoup Julien Tirode de Bonjour Tokyo qui a vraiment travaillé dur pour contribuer au rapprochement entre les communautés francophones et japonaises... Sinon pour le contenu, j’aime pas mal Ichiban Japan et Japania que j’ai rencontré au Japon. D’ailleurs, je compte également monter une chaine YouTube prochainement « Japan Z » qui sera un concept peut-être moins sérieux, moins documentaire et un plus léger que ce qui se fait actuellement.
Qu’est ce que tu aimes et qu’est-ce que tu aimes moins au Japon ?
Ce que j’aime au Japon, c’est la discipline, le respect des règles qu’ont les gens ici. De plus, la ville de Tokyo est une ville extraordinaire où l'on ne s’ennuie jamais et puis l’architecture est magnifique, boire un cocktail d’un lounge au 40è étage d’un hôtel en plein Shinjuku… c’est pas le verre en terrasse Place d’Armes à Namur.
Ce que j’aime le moins, c’est la lourdeur de la paperasse au Japon, le manque d’ «humain» dans les relations, le tatemae.
Comment as-tu trouvé ton travail ?
La chance. Je me suis rendu à un séminaire en Belgique, ça discutait du Japon et des opportunités d’affaires pour les entreprises Belges là-bas. Je suis intervenu pendant ce séminaire, j’ai discuté avec un des animateurs en lui exposant mon projet et un mois plus tard, j'étais dans l’avion pour le Japon afin d’y faire un stage. Ensuite, j’ai enchainé sur un autre stage qui m’a donné accès à mon emploi actuel.
Quels conseils donnerais-tu aux lecteurs qui souhaitent vivre au Japon ?
Ne pas lésiner sur les efforts ! J’ai mis plus d’un an avant que mon projet se concrétise. La vie c’est de la chance avant tout, mais lorsqu’elle vient à vous, il faut avoir suffisamment travaillé pour saisir l’opportunité.
Beaucoup veulent venir au Japon et pensent qu’un diplôme leur est nécessaire... Il est vrai que ça marche… Mais avec du recul, la voie royale, c’est celle du savoir-faire du pays d’origine.
Par exemple, en tant que français, il est plus intéressant d’être boulanger/pâtissier que prof d’anglais ou de français… En tant que Belge, pourquoi ne pas se lancer dans la restauration ? Nous avons la meilleure frite du monde et les meilleures bières… C’est là où on se différencie des japonais et des autres étrangers… Je connais une belge à Osaka qui possède son commerce de gaufre et ça marche vraiment bien pour lui. Et vous savez quoi, pour ces métiers, la concurrence est faible et on ne vous demande que très rarement un niveau élevé en japonais.
Quels étaient les défis que tu as dû surmonter lors de tes premiers mois au Japon ?
Le Japonais... Je ne parlais pas ou très peu japonais, ce qui rendait la vie quotidienne très compliquée. Que ce soit pour payer ses taxes, aller chez le coiffeur, chez le docteur, tout était si difficile… le parcours du combattant.
Ensuite, il y aussi la culture, on pense à tort en regardant des séries, des animés, des documentaires qu’on comprend la culture, mais la vivre c’est quelque chose de totalement différent... Au boulot, le tatemae reste pour moi une plaie... D’ordinaire, il est déjà difficile de coordonner des équipes mais quand en plus personne ne te dit ce qu’il pense vraiment, c’est mission impossible...
Gagne-t-on bien sa vie par rapport à la Belgique ?
Oui. Les taxes sur le salaire sont de l’ordre de 20-30% et les salaires sont plus élevés au Japon qu’en Belgique. D’ailleurs je ne pourrais pas revenir en Belgique sans devoir faire un sacrifice à ce niveau là… Pour vous donner un ordre de grandeur, un bac+5 au Japon commence avec 3000 - 4000€ brut. Un gars dans la restauration 2400€ brut. Par contre, en fonction du confort de vie que l’on choisit, on sera amené à dépenser beaucoup plus qu’en Belgique.
Que peux-tu faire pour notre communauté ?
Partager mon expérience reste évidemment la mission principale de mon compte instagram. Mais je peux également pour ceux qui travaillent en marketing, sales ou en ingénierie... vous donner accès à des stages au Japon au sein de ma compagnie. N’hésitez pas à prendre contact avec moi !
Un dernier message ?
Merci à vous pour votre super travail ! Et pour la communauté je suis joignable sur :
Instagram : www.instagram.com/japan_z_abdel/
Facebook : https://www.facebook.com/Japan.Z.abdel/
Et bientôt sur YouTube
A très vite au Japon